In collaboration with the
International Astronomical Union


Category of Astronomical Heritage: tangible immovable
Pic du Midi de Bigorre Observatory, France: version française

Format: Full Description (IAU Extended Case Study format)

Identification of the property

Country/State Party 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 4
    Status: PUB
    Date: 2015-02-01 21:11:07
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Identification du bien

État partie de la Convention du patrimoine mondial (1972)

France

 

State/Province/Region 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 3
    Status: PUB
    Date: 2015-02-01 21:11:23
    Author(s): Nicolas Bourgeois

État, province ou région

Région Midi Pyrénées, Département des Hautes-Pyrénées

 

Name 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 12
    Status: PUB
    Date: 2017-05-16 16:01:12
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Nom du bien

Observatoire du Pic du Midi de Bigorre

Photograph © Haute Pyrénées Tourisme Environnem

Photograph © Haute Pyrénées Tourisme Environnement

 

Geographical co-ordinates and/or UTM 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 4
    Status: PUB
    Date: 2015-02-01 21:12:05
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Coordonnées géographiques:

Latitude 42.9374 N, longitude 0.14106 E

UTM (Zone 31N) E 266729 N 4757829

Altitude 2830m (GoogleEarth)

 

Maps and plans,
showing boundaries of property and buffer zone 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 7
    Status: PUB
    Date: 2017-11-20 17:29:38
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Cartes et plans:

<strong>Fig. 1</strong>. Localisation du Pic du Mi

Fig. 1. Localisation du Pic du Midi de Bigorre à l’échelle de la chaîne des Pyrénées. Source: geographdumonde

<strong>Fig. 2</strong>. Extrait de carte IGN, éc

Fig. 2. Extrait de carte IGN, échelle 1/50 000. La ligne téléphérique pour accéder au Pic du Midi, démarre de La Mongie,
passe par le Taoulet avant d’atteindre le sommet. Source: géoportail

 

Area of property and buffer zone 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 4
    Status: PUB
    Date: 2015-02-01 21:29:25
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Surface du bien:

L’observatoire occupe l’intégralité de la surface du sommet du Pic du Midi de Bigorre, c’est à dire 3500 m².

 

Description

Description of the property 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 73
    Status: PUB
    Date: 2018-02-10 22:27:27
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Description du bien

<strong>Fig. 3</strong>. L’Observatoire du Pic d

Fig. 3. L’Observatoire du Pic du Midi de Bigorre de nuit, en décembre 2013, face à l’horizon est. Photo © Nicolas Bourgeois

Introduction

Les Pyrénées, une frontière naturelle de près de 400 kilomètres, séparant la France et l’Espagne, reliant l’Atlantique à la Méditerranée. Lorsque l’on approche cette muraille dentelée de sommets encore enneigés, l’un deux frappe immédiatement le regard, le Pic du Midi. Héritier d’une exception, voire d’un privilège géologique, ce massif, situé dans la ligne des contreforts pyrénéens, se dresse à près de 3000 mètres d’altitude. Il paraît alors dominer l’ensemble des montagnes alentours.

C’est cette position et cette prestance, qui ont longtemps passionnés les hommes, les montagnards et enfin les scientifiques. Elles sont le berceau d’une histoire et d’une aventure humaine de plusieurs centaines d’années. Mais comme le disait Graham Greene, l’histoire n’a ni début ni fin, et c’est par une décision arbitraire qu’on la fige dans le fleuve du temps. En continuant d’approcher le Pic du Midi, ce n’est plus uniquement le massif qui attire l’oeil, mais le bourgeonnement de coupoles et cette grande antenne à son sommet. Se révèle enfin, l’observatoire du Pic du Midi, une forteresse scientifique de haute-montagne, qui s’érige et résiste depuis plus de 130 ans.

Notre décision arbitraire serait ici. Un début, 1870, la naissance de l’observatoire, de l’aventure humaine et scientifique. Puis, non une fin mais une ouverture, 2014, année au cours de laquelle, le Pic du Midi décide de valoriser et de préserver ce qui fait de lui un trésor patrimonial: être le plus ancien observatoire scientifique de montagne, encore vivant aujourd’hui.

Présenter les données, sur les biens du Pic du Midi, les résultats, les prix et publications scientifiques, le nombre de chercheurs qui s’y sont succédés, permet de montrer que malgré l’isolement qui a toujours été le sien, l’observatoire a apporté des contributions significatives dans un certain nombre de domaines scientifiques nécessitant une haute altitude ou une atmosphère très pure, et cela à un rythme en phase avec celui de l’évolution des connaissances scientifiques.

Cependant, ces informations, bien qu’indispensables, ne sont pas suffisantes pour saisir l’autre dimension du Pic, celle qui le rend véritablement unique. S’il est certain que son histoire tranche avec un grand nombre d’établissements de recherche scientifique, c’est essentiellement à cause de l’altitude à laquelle elle s’est déroulée et de l’isolement où se trouvaient ses acteurs. C’est pour cette raison que l’identité du Pic dépasse le domaine purement scientifique. Il s’agit avant tout d’une aventure humaine se perpétuant encore aujourd’hui, et qui donne toute sa dimension au patrimoine que nous allons tenter de décrire ici.

Environnement

Le Pic du Midi de Bigorre, exception géologique des Pyrénées

Nulle part sur le versant Nord des Pyrénées, on ne trouve un relief de cette altitude aussi proche de la plaine. En effet, le Pic du Midi culmine à 2877 mètres, lorsque tous les sommets alentours atteignent au mieux les 2400 mètres, voire 2500 mètres, pour les plus hauts d’entre eux.

Le Pic doit cette particularité à sa constitution géologique. Les roches qui forment cette pyramide sont de nature variée: des calcaires massifs, silicatés et des schistes sur la pointe sommitale. Cet ensemble a été très affecté par un métamorphisme intense (les roches ont subis des températures de 600°C dans des pressions de dizaines de kbars). Ce métaphormisme a eu pour résultat d’indurer les roches, de les recristallisées. Le calcaire du massif est alors devenu plus résistant à l’érosion que ces voisins alentours.

Une autre manifestation exceptionnelle du métahormisme, est la présence de formations géologiques appelées «barégiennes» en référence à la localité de la ville de Barèges. Les barégiennes apparaissent comme d’importantes déformations de l’ensemble géologique. Elles sont issues de l’alternance de lits siliceux se déformant de manière rigide et de lits carbonatés se déformant de façon plastique sous l’élévation de la température et de la pression durant la période hercynienne. Ces barégiennes s’apparentent à d’immenses serpents de pierre qui seraient à l’origine de la légende de Python, le gardien du tombeau de Pyrène.

<strong>Fig. 4</strong>. Le Pic du Midi et l’obs

Fig. 4. Le Pic du Midi et l’observatoire, vue aérienne, 2010. Photo © Haute Pyrénées Tourisme Environnement

La qualité atmosphérique et l’envergure du panorama

La particularité géologique du Pic du Midi, lui permet de bénéficier de deux atouts majeurs: une grande qualité et stabilité atmosphérique, et un panorama aux dimensions spectaculaires.

<strong>Fig. 5</strong>. Le Pic du Midi au dessus

Fig. 5. Le Pic du Midi au dessus de la mer de nuages, 2009. Photo © Pierre Paul Feyte

L’altitude du Pic du Midi, l’élève au dessus de la vase atmosphérique. Cette dernière est constituée des basses couches de l’atmosphère, dans lesquelles descendent les poussières, gouttelettes et autres particules. Le sommet est également situé dans une partie de l’atmosphère appelée troposphère basse. Cette dernière s’établit entre 2500 et 3500 mètres. Cette couche inverse la courbe des températures et bloque les condensations en-dessous. Lorsque cette couche limite se situe sous le sommet, l’observatoire peut alors se dresser au dessus d’une mer de nuages, permettant d’accéder à un ciel dénué de particules et de pollution lumineuse.

La position et l’altitude du Pic ont un autre effet bénéfique, la stabilité de l’atmosphère. La dynamique des couches d’air de la troposphère haute (3000 à 10 000 mètres), dépend de la géomorphologie. Une montagne provoque des remous comme une pierre vient perturber la surface de l’eau en y tombant. Cependant, lorsque le vent est bien orienté (nord, nord-est), les masses d’air ne rencontrent pas de sommets avant le Pic du Midi. L’écoulement de ces flux est alors laminaire, sans turbulences entre le sommet et les étoiles.

C’est cette grande qualité atmosphérique qui a marqué, au début du XXème siècle, les premiers astronomes du Pic du Midi et qui permettra également d’installer de nombreux programmes de recherche sur les propriétés de l’atmosphère.

Ce sommet, dressé au dessus de toute entrave, permet donc de jouir d’un panorama aux dimensions exceptionnelles. Le comte Russell se plaisait à dire, que lorsqu’on se retrouve sur le Pic, il est possible de voir de jour, jusqu’aux contreforts du Massif Central, et de nuit, les lumières du phare de Biarritz. Les contemplatifs qui lui succèdent ne peuvent que confirmer.

La particularité de ce panorama est telle, que le Pic du Midi fut classé par l’Etat français en 2003, pour la beauté de ses paysages. En effet, par temps clair, ce sont les 400 kilomètres de la chaîne des Pyrénées qui s’offrent à notre regard.

Les propriétés de ce belvédère naturel sont en quelque sorte, les premières fondations de l’observatoire du Pic du Midi, qui, près d’un siècle et demi plus tard, continue de les utiliser, afin d’enrichir la science et le pyrénéisme.

Patrimoine immatériel

La contribution de l’observatoire du Pic du Midi aux connaissances scientifiques de l’humanité sur ses 130 ans d’existence moderne est très riche et couvre un large domaine des sciences naturelles.

Le Pic du Midi a été et reste un site astronomique de premier ordre par la qualité de son seeing, la transparence et la pureté de son ciel diurne et nocturne. Cette qualité est maintenant garantie par l’engagement de tous les acteurs de la vie civile à préserver le ciel du pic avec une réserve internationale de ciel étoilé autour du Pic du Midi (International Dark Sky Reserve 2013).

Le Pic du Midi joue un rôle central dans la diffusion des connaissances auprès des visiteurs du monde entier, tant par la qualité préservée de son paysage géologique que par la qualité des ses ciels nocturnes ouverts aux astronomes professionnels, aux astronomes amateurs, aux étudiants universitaires, aux écoliers et au grand public.

L’usage du Pic en tant que lieu d’observation scientifique s’ancre dans le siècle des lumières bien avant qu’une quelconque construction soit érigée à son sommet. de grands noms de l’exploration y ont fait des observations (Cassini III 1740, Monge et Darcet 1774, Lapeyrouse 1782) pour l’établissement de la carte topographique de la France et des mesures pionnières de pression atmosphérique en altitude.

Parmi les découvertes de l’ère moderne pour lesquelles le Pic du midi est mondialement connu, nous citerons:

Aérologie:
  • Premières mesures d’Ozone en altitude par chromatographie (Marchand 1874, 1909). Ces mesures servent de référence à l’évolution contemporaine de la pollution anthropogénique d’ozone (augmentation troposphérique évaluée sur 100 ans par le service actuel. Le Pic du midi reste un site international de référence pour la qualité de la troposphère, mesures chimiques de CO CO2 NOx O3, vapeur de mercure, aérosols et spectrométrie de masse des traces radioactives; Plateforme Pyrénéenne d’Observation Atmosphérique; Gheusi 2012). Le Pic du midi a détecté, par spectrométrie de masse, les traces des éléments radioactifs originaires de Fukushima 6 mois après l’accident en 2012 (Van Beek 2012).
  • Etudes pionnières sur l’électricité atmosphérique et la foudre (Dauzère). Le Pic du midi est aujourd’hui un des sites internationaux d’étude des Phénomènes Lumineux Transitoires, Sprites en anglais, éclairs apparaissant au-dessus des orages (Soula 1990).
Rayons cosmiques et physique des particules:
  • Premières mesures du rayonnement cosmique et de l’électricité atmosphérique (Nodo 1907) 5 ans avant la découverte des rayons cosmiques par V Hess (1912).
  • Le Pic devient un haut lieu de la recherche sur les rayons cosmiques (Daudin 1948-1953) et la physique des particules après des mesures préliminaires (Cosyns à partir de 1937, Auger 1938), le site accueille les équipes internationales pilotées par P. Blackett (prix Nobel 1948) et les découvertes fondamentales du pion (méson p, 1947 Occhialini) et de l’hypéron (1950), puis Leprince-Ringuet (1951-1953) avec l’installation de chambre à bulles et détecteur de physique des particule. Le Pic du midi sera le principal site d’exploration de la matière jusqu’à la fondation du CERN en 1958.
  • L’étude des rayons cosmiques connait un renouveau au pic du midi avec l’installation récente (Hubert 2012, ONERA, INRS) d’un spectrographe à sphère de Bonner haute résolution étudiant le spectre de désintégration neutron tellurique et cosmique.
Astronomie Solaire:
  • Photographie pionnière d’éclipse (18/07/1860) par Maxwell-Lyte depuis la station météorologique de Sencours. Observations de la basse couronne du Soleil par technique coronographique, technique inventée et testé par Bernard Lyot au Pic du Midi de 1930 à 1940. Voir les fonds numériques de l’observatoire de Paris, notamment: premiers films d’éruptions solaires par Bernard Lyot (1935-1936-1937). Films de taches et de la granulation du Soleil par Bernard Lyot (1943).
  • Découvertes pionnières sur la granulation du Soleil. Les observations solaires les plus précises depuis la Terre avec la Lunette Jean Rösch de 1961 à 1990, on peut citer les travaux de R. Muller sur les observations dans la bande G (430,5nm) à très haute résolution (seeing = 0.3 seconde d’arc). T Roudier et M Rieutord sur la dynamique des tâches et magnétisme (1990-2009).
  • Aujourd’hui, le service d’observation de la couronne solaire continue les observations du Soleil avec un coronographe de Lyot (reconstruit en 2009), prolongeant une tradition bientôt centenaire au pic du midi. Les observations sont stockés dans les bases de données internationales gérée par l’Observatoire Virtuel du Grand Sud Ouest, à l’usage des astronomes du monde entier.
Astronomie planétaire:
  • Les observations des surfaces planétaires: (Henri Camichel, Audoin Dollfus, Jean Focas, Edward Bowell et John Murray: 1943-1963). Avec la lunette de 60cm de la coupole Baillaud, puis le télescope de 1m les meilleures images des planètes du système solaire depuis le sol. Mesures des diamètres planétaires, mesure de la rotation rétrograde de l’atmosphère de Vénus (Boyer 1957-1967). Cartographie de la lune et préparation de la mission Apollo (1964-1966; plus de soixante-dix mille clichés Manchester Lunar Programme).
  • Mesures pionnières de distance Terre-Lune par tir laser (Calame 1969).
Astronomie stellaire:
  • De nos jours, le Télescope Bernard Lyot (2-m) est le leader mondial de l’observation du magnétisme stellaire avec les instruments MUSICOS (Boehm, Catala, Donati 2000-2007) et Narval (Semel, Donati, depuis 2007). Un grand nombre de découvertes pionnières ont été faites et continuent de se faire dans l’étude des champs magnétiques à travers le diagramme HR.
  • Les projets actuels s’orientent vers une observation de l’impact des champs magnétiques sur les systèmes exoplanétaires naissants (projet SPIP, Donati) et les systèmes exoplanétaires en fin de vie (Boehm, Neo-Narval).
Développement instrumental:
  • Le pic du midi a servi et continue de servir de banc de tests à de nombreux instruments. On peut citer les développements de la coronographie: technique inventée au Pic du midi par Bernard Lyot (1930-31), polarimétrie: instruments pionniers développés par des équipes françaises (Semel, Leroy, Donati), premiers CCD: maintenant en usage dans les appareils de photos numériques, les détecteurs à matrice semi-conductrice ont été développés et testés notamment par des équipes toulousaines au Pic du midi (Fort 1980). Les premiers développements des instruments corrigeant les perturbations atmosphériques (télescope isolé de la turbulence de la coupole, Lyot, Rösch; tavelographe Prieur, 1991-93).

 

Patrimoine matériel—un inventaire partiel

Bâtiments—constructions et surfaces

Le bâtiment de l’Observatoire du Pic du Midi est l’aboutissement de 140 années d’aménagements et de développement d’une infrastructure complexe, dédiées aux scientifiques et également aux touristes depuis les années 2000.

L’architecture générale de l’Observatoire résulte directement de cette longue histoire et de la continuité de son activité. On y observe des architectures typiques de montagne (toitures en ogives et murs en pierres extraites du sommet) et des architectures uniques, plus contemporaines, développées et conçues spécifiquement pour le Pic du Midi (la coupole Jean-Rösch et l’observatoire du Télescope Bernard Lyot).

La taille , la complexité et la diversité d’activités de cette plateforme nous amènent privilégier dans cette étude, la présentation du patrimoine bâti lié à l’activité scientifique vivante sur le sommet, au détriment d’autres éléments fondateurs de la vie du Pic, tels que la Station Plantade au col de Sencours ou encore les locaux de l’Observatoire de Bagnères de Bigorre.

La vocation patrimoniale du Pic du Midi, réside dans l’état de conservation des bâtiments scientifiques, préservés par l’activité touristiques et la permanence de l’entretien suite aux conditions difficiles de la haute altitude. Notre description se concentrera donc sur ces bâtiments.

Les grandes périodes d’évolution de l’infrastructure se trouvent dans la section ’Historique et développement‘ ci-dessous.

<strong>Fig. 6</strong>. Vue aérienne de l’obse

Fig. 6. Vue aérienne de l’observatoire après l’opération Pic 2000. On observe les nouvelles infrastructures: la gare téléphérique, les passerelles de circulation, le nouveau bâtiment du coronographe, la modernisation de la tour météo (2009). Photo © Claude Etchelecou

Description générale et chiffres clefs du patrimoine tangible du Pic du Midi

Il faut se représenter le Pic du Midi comme une petite ville autonome perchée sur un pic à près de 3000 mètres d’altitude. La description générale qui suit exprime cet aspect.

Le Pic du Midi se compose de:
  • Terrasses extérieures de 750 m²
  • 5 kilomètres de couloirs de liaison intérieurs aux bâtiments et au sous-sol
  • 10,000m² carré de surfaces couvertes
  • 5 niveaux (8 en comptant les niveaux du bâtiment interministériel, soit l’équivalent d’un immeuble de 10 étages)
  • Consommation électrique annuelle d’un village français de 600 habitants
L’infrastructure générale

Les trois grands ensembles au sommet: l’infrastructure scientifique (ses bâtiments et observatoires); l’infrastructure touristique (musée, restaurant, accueils et gestion des circulations); le bâtiment interministériel et son antenne.

Les infrastructures scientifiques et touristiques sont interdépendantes tout en restant bien dissociées. Les observatoires ne sont accessibles aux touristes que sous certaines conditions et occasions, afin de pas en perturber l’activité.

La plateforme se compose de:
  • 4 bâtiments scientifiques et historiques sur la terrasse: le bâtiment Vaussenat, le bâtiment Nanssouty, le laboratoire Marchand, le bâtiment Dauzère.
  • 7 observatoires astronomiques dont 5 abritent des instruments scientifiques toujours en activité: l’observatoire et la coupole du Télescope Bernard Lyot, l’observatoire et la coupole du Télescope de 1 mètre, l’observatoire et la coupole Jean Rôsch, l’observatoire et la coupole du Coronographe, l’observatoire et la coupole du Télescope de 60 cm, la coupole Charvin, et enfin, la coupole Baillaud.

Pour cette étude thématique, nous décriront les principaux observatoires astronomiques encore en activité ainsi que la coupole Baillaud (première installation astronomique au sommet). Cette sélection nous permet à la fois, de présenter un patrimoine intégralement préservé et vivant, et d’amener par la suite, la description des instruments qu’ils contiennent dans la partie «Patrimoine mobilier—télescopes».

Les bâtiments scientifiques de l’Observatoire du Pic du Midi

La coupole Baillaud (1908)

La coupole Baillaud est une initiative de Benjamain Baillaud, directeur de l’Observatoire de Toulouse au début du siècle.Elle est la première installation astronomique pérenne du Pic du Midi. Presque inutilisée jusque dans les années 1930, elle devient par la suite, le centre de l’activité astronomique de l’Observatoire. En effet, c’est sous cette coupole que Bernard Lyot invente, puis expérimente son coronographe. Plus tard, dans les années 50, la coupole abrite une instrumentation performante, permettant de bénéficier de la haute transparence du ciel du Pic du Midi. Le rayonnement international du Pic du Midi a pour origine la coupole Baillaud. La majeur partie des découvertes et contributions scientifiques en planétologie et étude du Soleil, se sont faites dans ce bâtiment.

Entre 1904 et 1905, la coupole est construite à Toulouse et assemblée une première fois dans les jardins de l’Observatoire de Jolimont. Elle sera ensuite acheminée par train puis par hommes et mulets, jusqu’au sommet, de 1906 à 1907. Le 14 septembre 1907, la coupole est terminée. D’un diamètre de 8 mètres, elle est dimensionnée pour accueillir un télescope de 500 mm surmonté d’une lunette guide de 230 mm.

Pendant près de 130 ans, l’observatoire du Pic du Midi s’est agrandi et construit autour des premiers bâtiments de la coupole. A la fin des années 1990, la coupole cesse son activité. Préservée dans son état d’origine, elle est désormais le point d’orgue de l’espace muséographie de l’observatoire. Les visiteurs y découvrent exposés, l’instrumentation et le premier coronographe de Bernard Lyot.

<strong>Fig. 7</strong>. Construction de la coupol

Fig. 7. Construction de la coupole Baillaud en 1907. Photo © Alix, Fond Eyssalet

<strong>Fig. 8</strong>. La coupole Baillaud en 20

Fig. 8. La coupole Baillaud en 2013. Elle abrite le musée et la maquette à l’échelle 1/1 du coronographe. Photo © Nicolas Bourgeois

L’observatoire et la coupole du télescope de 1 mètre (1947)

La coupole du télescope de 1 mètre est au sommet depuis 1947. Fabriquée en 1925 et installée à Paris, elle fut offerte par Marcel Gentili, en remerciement de ses années passées au Pic durant la Seconde Guerre Mondiale, où il y fut protégé du nazisme. Cette coupole, installée sur le bâtiment Dauzère, abritait initialement, le Télescope de 60 cm de Gentili.

C’est en mars 1962, que le nouveau télescope de 1 mètre y sera installé pour venir renforcer le Manchester Lunar programme. A cette époque, la coupole s’avère être une excellente opportunité pour ce programme financé par la NASA. En effet, l’expérience acquise au Pic du Midi sur les conditions nécessaires aux bonnes images permet de mettre en avant la nécessité d’une petite coupole pour que l’équilibre thermique entre l’instrument et l’air intérieur/extérieur se face rapidement. Faute de moyens pour construire une nouvelle coupole, c’est le cadeau de Gentili, qui sera choisi et renforcé.

Cette coupole, aujourd’hui agée d’un siècle, abrite depuis 50 ans, une des instrumentations les plus performantes du Pic du Midi, le télescope de 1 mètre.

<strong>Fig. 9</strong>. Le bâtiment Dauzère sur

Fig. 9. Le bâtiment Dauzère sur lequel repose la coupole Gentili en 1947. Photo © Alix, Fond Eyssalet

<strong>Fig. 10</strong>. Le bâtiment Dauzère et

Fig. 10. Le bâtiment Dauzère et la coupole Gentili en 2013. L’intégrité du bâtiment est entièrement préservée. Photo © Nicolas Bourgeois

L’observatoire et la coupole Jean-Rösch ou coupole Tourelle (1961)

La coupole tourelle est l’un des projets pionniers et expérimentaux de Jean Rôsch au Pic du Midi. Cet observatoire vient compléter et renforcer les travaux de suivis du Soleil effectués sous la coupole Baillaud. L’ambition de Rösch est de créer un type d’observatoire unique, permettant de profiter de la haute qualité atmosphérique du Pic tout en réduisant les contraintes posées par l’observation solaire avec une installation classique (montée en température de la coupole, dégradation des images dá╗ aux turbulences internes de l’instrumentation).

Pour réaliser cette coupole, Jean Rösch fait appel à Jacques Pageault, qui conceptualisera et construira la coupole à l’atelier de l’Observatoire de Bagnères de Bigorre. La coupole est installée à l’extrême est du sommet, ce qui en fait une position idéale pour bénéficier des conditions d’observations matinales, les meilleures de la journée. La coupole est inaugurée le 15 février 1961, le jour d’une éclipse de Soleil presque totale..

La coupole ne fait que 5 mètres de diamètre, mais sa conception particulière permet d’y loger un instrument qui mesure 6 mètres de long. L’objectif de l’instrument se trouve ainsi à 2,50 mètres à l’extérieur de la coupole, ce qui lui permet d’échapper aux turbulences internes à la structure. Elle est également équipée d’un système de refroidissement permettant d’évacuer l’énergie apportée par le faisceau lumineux. L’intérieur des parois de la coupole est également isolé par un revêtement intérieur. Les caractéristiques de cette coupole seront reprises dans la plupart des télescopes solaires construits par la suite dans le monde.

<strong>Fig. 11</strong>. La coupole tourelle inst

Fig. 11. La coupole tourelle installée à l’extrême est de la plateforme du Pic du Midi pour profiter des conditions optimales d’observation du début de journée (2013). Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

L’observatoire et la coupole du Télescope Bernard Lyot (1978)

L’observatoire et la coupole du Télescope Bernard Lyot, ont été développés par l’équipe de Jean Rösch pour accueillir le plus grand télescope national. Ce projet est à l’étude dès 1966. Son emplacement et son architecture sont déterminées par deux conditions chères aux astronomes du Pic du Midi: utiliser au maximum la stabilité atmosphérique du Pic et créer le meilleur équilibre possible entre la structure et l’instrument qu’elle abrite (à l’instar de la coupole Tourelle et de sa Lunette Jean Rösch).

<strong>Fig. 12</strong>. La tour et la coupole du

Fig. 12. La tour et la coupole du télescope Bernard Lyot. L’opercule est ouvert et pointe à l’est. Le bâtiment est installé au sud-ouest du sommet (2013). Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

Pour tirer partie de tous les bénéfices du sommet, la position de la structure sera déterminée en soufflerie. C’est la première fois qu’une telle méthode est utilisée dans la recherche d’un site astronomique. Suite à ces études, c’est le sud-ouest du sommet qui est choisi. Afin d’échapper aux turbulences provoquées par le sol chauffé en journée, il est décidé de faire reposer la coupole sur une tour de 28 mètres de haut et de 14 mètres de diamètre. La tour se divise en 5 étages. Le premier étant la salle d’alluminure du miroir du télescope.

La forme particulière de la coupole s’explique par le souhait de Jean Rösch de limiter un maximum les perturbations liées aux échanges de masse d’air entre l’instrument et l’air intérieur/extérieur. Pour ce faire, Jean Rösch souhaite relier directement le tube du télescope à l’ouverture de la coupole, ce qui explique la très petite taille de cette dernière. Faute de budget suffisant, et d’accord entre l’équipe et les futurs utilisateurs de l’instrument, cette solution technique n’aboutira pas. Pour préserver la qualité de l’image, les ingénieurs de l’Observatoire ont appliqué au télescope, les solutions adoptées à Hawaï: plancher refroidi et tube ajouré.

Cette imposante structure sera érigée entre 1970 et 1978. Le chantier, s’avèrera extrêmement difficile à cause des conditions imposées par la haute altitude.

Ce bâtiment est un produit de l’ère moderne de l’astronomie. Il permet aujourd’hui au Pic du Midi d’être pionnier dans l’observation du magnétisme stellaire et de lui préserver une place d’avant-garde dans la recherche internationale.

<strong>Fig. 13</strong>. Construction de la coupo

Fig. 13. Construction de la coupole en 1974. Les conditions difficile de la haute montagne sont bien visibles: le givre s’est emparé des bâtiments et machines de chantier. Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

Patrimoine mobilier—télescopes

Le premier coronographe au monde, inventé par Bernard Lyot en 1933

<strong>Fig. 14</strong>. Le premier coronographe

Fig. 14. Le premier coronographe au monde. Inventé et expérimenté par Bernard Lyot au Pic du Midi. Il est exposé dans l’espace muséographique de l’observatoire (2013). Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

<strong>Fig. 15</strong>. Extrait d’un film de l

Fig. 15. Extrait d’un film de la couronne solaire, fait au coronographe du Pic du Midi en 1935. Photo © Vidéothèque du CNRS

Ce coronographe a été inventé et expérimenté au cours des années 1930. Les premiers films et images de la couronne solaire ont été réalisés par Bernard Lyot au Pic du Midi à partir de 1935.

Télescope de 60 cm (1922)

<strong>Fig. 16</strong>. A gauche de l’image, l

Fig. 16. A gauche de l’image, le télescope de 60 cm en 1947. Il est à l’époque installé sous la future coupole du télescope de 1 mètre. Photo © Alix, Fond Eyssalet

Le T60 est installé en 1947 au Pic du Midi, il était à l’époque, l’instrument ayant le plus grand diamètre de l’observatoire. Il est aujourd’hui le plus ancien télescope encore en activité au sommet. Dans les années 1950, il sert essentiellement à faire de la photométrie. Avec l’arrivée du Télescope de 1 mètre en 1963, le T60 est installé dans une plus petite coupole au niveau de la terrasse et servira essentiellement à l’étude des nébuleuses extragalactiques. En 1982, l’observatoire de Toulouse monte un comité d’astronomes amateurs et professionnels pour gérer les nouveaux programmes de recherche du T60. Cette initiative permet d’expérimenter la participation d’astronomes amateur à des programmes de recherche professionnels. Devant le succès de cette initiative, l’association T60 est créée en septembre 1985. Un important réseaux associatif soutien aujourd’hui l’association chargée de maintenir et développer le fonctionnement du télescope. C’est d’ailleurs au T60 qu’a été mise en oeuvre la première caméra CCD amateur en 1985.

<strong>Fig. 17</strong>. Le télescope de 60 cm e

Fig. 17. Le télescope de 60 cm et son équipement moderne (2012). Photo © Association T60

Lunette Jean-Rosch (1961)

<strong>Fig. 18</strong>. L’objectif de 50 cm de

Fig. 18. L’objectif de 50 cm de la lunette Jean Rösch (2012). Photo © Observatoire Midi Pyrénées

<strong>Fig. 19</strong>. Plan de la coupole et de

Fig. 19. Plan de la coupole et de la lunette Jean Rösch permettant de voir que ces deux ensemble forment un seul et même instrument. Photo © Observatoire Midi Pyrénées

L’actuelle LJR est le fruit de plusieurs années d’évolution. Son domaine d’observation est la photosphère (surface solaire) en très haute résolution. La particularité de cet instrument tient dans l’originalité de sa construction. Elle est directement liée à la structure qui la protège: la coupole tourelle. Pour ainsi dire, c’est l’association de la lunette et de la coupole, qui forment le véritable instrument. La tourelle ayant été traitée dans la partie précédente, nous présenterons ici la qualité de l’optique, de son instrumentation, et les résultats obtenus, considérés comme les meilleurs images de la surface solaire prises depuis le sol.

La LJR est initialement équipée d’un objectif de 38 cm. En 1972, Jean Rösch obtient des fonds supplémentaires pour augmenter la puissance de la lunette. Un objectif de 50 cm est façonné à l’observatoire de Paris, par Jean Texereau. Cette lentille est aujourd’hui considérée comme le chef d’oeuvre de la carrière de l’opticien. Jusqu’en 1987 (mise en route du télescope de La Palma), la LJR, associée aux qualités atmosphériques du Pic du Midi, en fait l’instrument d’observation du Soleil le plus performant au monde.

Les recherches effectuées à la LJR dans les années 1970, ont eu un impact important sur l’évolution des connaissances en physique solaire: notamment sur les effets de l’interaction entre la granulation et les cycles d’activité solaire..

La LJR s’inscrit aujourd’hui dans un réseau international d’observation solaire, au sol et dans l’espace. L’instrumentation grand champ de la lunette n’a pour l’heure pas de concurrence et lui permet de rester complémentaire des grands observatoires internationaux et spatiaux.

Télescope de 1 mètre (1962)

À l’instar de la LJR, le T1M a bénéficié de plusieurs améliorations optiques et instrumentales au cours de son histoire. Sa construction est encouragée par la NASA en 1959 qui souhaite augmenter la puissance instrumentale du «Manchester Lunar programme» et obtenir ainsi les meilleures images possibles de la Lune pour l’Atlas Lunaire du programme Apolo. En 1974, un nouveau miroir en pyrex, matériau très peu sensible à la chaleur, taillé par Jean Texereau, remplace l’ancienne optique.

Pendant ses dix premières années de service le télescope est utilisé en mode inverse, comme émetteur/récepteur de lumière. Un réseau de grandes institutions scientifiques porte de projet (Ecole polytechnique, CNES, CNRS) qui a pour objectif, la mesure de la distance Terre-Lune par tirs lasers. Les premiers échos mesurables se font en 1969, suite à l’installation par Appolo 11, de panneau réflecteurs sur la Lune.

Le T1M, aujourd’hui équipé en caméra CCD, est géré par l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides de l’Observatoire de Paris. Il est destiné à l’étude des planètes et petits corps du système solaire.

<strong>Fig. 20</strong>. Le télescope de 106 cm

Fig. 20. Le télescope de 106 cm dans les années 1950. Il est équipé d’un matériel de prise de vue argentique sur son foyer cassegrain. Photo © Observatoire Midi Pyrénées

Télescope Bernard Lyot 203 cm (1976)

<strong>Fig. 21</strong>. Vue de l’intérieur de

Fig. 21. Vue de l’intérieur de la coupole du télescope Bernard Lyot. La structure rouge est la monture en fer à cheval qui soutient le télescope de 2 mètres. On voit le polarimètre de Narval, installé au foyer du télescope (2009). Photo © Paul Compère

<strong>Fig. 22</strong>. Modélisation du champ m

Fig. 22. Modélisation du champ magnétique de l’étoile SU Aurigae réalisée avec les systèmes Narval et Espadon (2007). Photo © Observatoire Midi Pyrénées

Le Télescope Bernard Lyot est décrit par ses fondateurs, comme l’aboutissement de l’aventure humaine et scientifique du Pic du Midi. Si les difficultés rencontrées pour son développement et sa fabrication n’ont pas permis de réaliser le projet initial, le Télescope Bernard Lyot n’en est pas moins aujourd’hui, le plus important télescope sur le sol français et occupe une place singulière à l’échelle internationale.

Le télescope à double foyer ( foyer Cassegrain ouvert à f/25 et Strand à f/5) est installé sur une monture en fer à cheval de 16 tonnes reposant sur bain d’huile.

Durant ses trente premières années de service, le TBL est un instrument généraliste au service de la communauté astronomique internationale (imagerie visible-infrarouge, photométrie, polarimétrie, spectroscopie). En 2006, le TBL est équipé d’un spectro-polarimètre, baptisé NARVAL, installé en réseau avec le Télescope Canada-France-Hawaï, pour un suivi continu.

Grâce à NARVAL et le TBL, l’Observatoire du Pic du Midi est le plus important contributeur actuel dans l’étude du magnétisme stellaire. Parmi ses principaux résultats, on peut mentionner la caractérisation du champ magnétique de plusieurs étoiles (petites et massives), l’inversion du champ magnétique dans plusieurs astres etc.

Enfin, il est essentiel de noter que le TBL est l’un des facteurs principaux ayant motivé les astronomes et les acteurs publics, à initier le projet Pic 2000 et ainsi sauver l’activité scientifique de l’observatoire.

Patrimoine mobilier—petits instruments, livres, archives et photographies

<strong>Fig. 23</strong>. Extraits d’inventaires

Fig. 23. Extraits d’inventaires des objets patrimoniaux du Pic du Midi. Images: Fond Patrimonial de la Société Ramond à Bagnères de Bigorre. Photo © Société Ramond

L’ensemble des petits objets, livres, archives et photographies liés à l’observatoire du Pic du Midi, est conservé dans différents fonds patrimoniaux et bénéficie actuellement d’un travail d’inventaire.

Plusieurs structures se partagent ces éléments patrimoniaux: Le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS), l’Observatoire de Paris, la Commission du Patrimoine de l’Observatoire Midi Pyrénées, les Archives Départementales de Tarbes, le Fond Patrimonial de la Société Ramond à Bagnères de Bigorre et le Fond Photographique Eyssalet de la Communauté de Commune de Haute-Bigorre.

Un fond commun est à l’étude pour réunir les éléments emblématiques de ce patrimoine et ainsi les exposer dans l’espace muséographique du Pic du Midi.

 

History and development 
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    Date: 2017-05-17 17:09:00
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Historique et développement

140 années de vie et de science en haute-montagne

<strong>Fig. 24</strong>. La station Plantade au c

Fig. 24. La station Plantade au col de Sencours en 1875. Le sommet du Pic du Midi en arrière plan est encore vierge de tout aménagement. Photo © Alex, Fond Eyssalet

<strong>Fig. 25</strong>. La même prise de vue qu

Fig. 25. La même prise de vue que la Fig. 24, en 2013. La station Plantade, actuellement en ruine est en projet de rénovation. 140 années plus tard, le plus important observatoire français en activité, se dresse sur le sommet du Pic du Midi. Photo © Nicolas Bourgeois

L’histoire et le développement de l’observatoire du Pic du Midi sont avant tout guidés par trois idées.

La première d’entre est l’approche contemporaine de la montagne qui s’affirme au XIXème siècle. Pour les membres de la société Ramond, fondateurs de l’Observatoire, les Pyrénées sont un monde créé pour défier la témérité, forcer à l’élévation de l’âme , à l’exploration et à la découverte. Cette culture peut expliquer en partie les nombreux risques consentis pour l’observatoire.

Deuxièmement, le Pic du Midi, de par sa position géographique, sa qualité atmosphérique, s’est vu devenir un haut-lieu de la recherche et un carrefour des sciences. Si l’astronomie y fut sans conteste, la science reine durant plus de 60 ans, il ne faut pas négliger que l’observatoire est également une plateforme scientifique sur laquelle s’exercent de nombreux domaines de recherche: météorologie, climatologie, rayons cosmiques, botanique, médecine... Ceci, ayant amené à l’important développement de son infrastructure pour répondre à l’afflux et aux attentes des chercheurs toujours plus nombreux et variés.

Enfin, Le Pic a toujours été menacé. Que ce soit par les conditions difficiles de la haute-montagne, les contraintes budgétaires ou la concurrence des grands observatoires internationaux, concrétisant toujours plus les menaces de fermeture. Mais il a toujours résisté. Des premiers porteurs, aux scientifiques et enfin aux élus, c’est une chaîne et une aventure humaines qui se perpétuent pour faire vivre un héritage menacé.

Nous aborderons l’histoire du Pic du Midi en 6 périodes, via les faits et évènements et son activité scientifique. Le détail des dates, des faits et résultats scientifiques sera accompagné par l’évocation des principaux acteurs qui ont façonné le Pic et construit son histoire.

<strong>Fig. 26</strong>. Le combat permanent des

Fig. 26. Le combat permanent des hommes au sommet durant l’hiver, 1908. Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

De la génèse à la première pierre (1865 à 1891)

La question de construire un observatoire au sommet du Pic du Midi, s’est posée depuis le XVIIIeme siècle. Mais c’est à partir de la moitié du XIXème siècle que le projet prend réellement forme grâce aux membres d’une société pyrénéiste nouvellement créée: la société Ramond. Ses fondateurs la définissent comme une société d’exploration pyrénéenne, regroupant savants et montagnards. Pour ces hommes, le Pic du Midi est tout désigné pour accueillir un observatoire de haute qualité. La France, apprend en 1869 par le Journal Officiel, la création prochaine de l’observatoire.

La Guerre de 1870, cause la suspension du projet, puis deux années plus tard, constitue un argument de poids pour la reprise des démarches: en effet, dans un pays meurtri par la défaite, l’observatoire est présenté comme un moyen de relèvement moral de la France.

Deux hommes marqueront pour toujours l’histoire du Pic du Midi. Et pour cause, ils sont à la fois les fondateurs de l’observatoire et les garants de son identité pyrénéiste: le Général Charles Champion du Bois de Nanssouty et l’ingénieur Célestin-Xavier Vaussenat.

Grâce à leurs démarches et recherchent de subvention, le projet du Pic du Midi est voté le 8 avril 1873 et son exécution le 21 mai 1878. Trente ouvriers travailleront au sommet jusqu’en 1881, sous la direction de la femme du général de Nansouty, Lucie Abadie.

Le 27 juillet 1882, Vaussenat et Nanssouty font donation de l’observatoire à l’Etat français pour en assurer la gestion, obtenir des financements et le remboursement des dettes. Xavier Vaussenat meurt le 16 décembre 1891, date qui marque la fin de la première période de l’histoire du Pic du Midi.

L’activité scientifique et ses résultats

Durant cette période, l’observatoire du Pic du Midi aura permis de réaliser de nombreuses expériences et relevés météorologiques, notamment pour le bureau central météorologique.

Nombre de ces expériences prouvèrent et préfigurèrent la qualité des observations qui allaient pouvoir y être menées.

La première décennie de l’Observatoire du Pic du Midi est ainsi une période d’expansion matérielle. Vaussenat, en plus d’aménager et sécuriser le site, contribue également à faire connaître le sommet en y accueillant des savants pendant la belle saison.

L’infrastructure

En 1882, l’observatoire se compose d’une maison d’habitation (le bâtiment Nanssouty) reliée par un sentier étroit à un petit bâtiment (le futur bâtiment Vaussenat), appuyé contre un blockhaus sur lequel sont installés des instruments météorologiques.

Une forge, une écurie et des magasins sont également installés au sommet.

Célestin Vaussenat, jusqu’à sa mort, s’attachera à terrasser le Pic et à construire des passages abrités pour faciliter les déplacements en hiver, lorsque la neige s’empare des lieux.

Les travaux ne sont possibles que trois mois par an, de juillet à septembre, lorsque la neige s’est retirée du sommet et permet aux caravanes de mules et mulets de se remettre en action.

<strong>Fig. 27</strong>. L’Observatoire du Pic

Fig. 27. L’Observatoire du Pic du Midi en 1891. De gauche à droite, le bockhaus, le bâtissement Vaussenat et le bâtiment Nanssouty. Les aménagements de la terrasse n’ont pas encore commencé. Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

Les observations systématiques et l’épreuve de la Première Guerre Mondiale (1892 à 1920)

A partir de 1892 et l’arrivée d’Emile Marchand, le nouveau directeur, le Pic va progressivement devenir un centre d’observations scientifiques pluridisciplinaires, où seront quotidiennement recueillies des données en météorologie et en physique atmosphérique, en sismologie, en astronomie et en botanique.

<strong>Fig. 28</strong>. Les hommes du régiment

Fig. 28. Les hommes du régiment d’infanterie de Tarbes montent les matériels de la lunette Baillaud au sommet (1906). Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

En 1900, le Pic voit arriver l’Observatoire de Toulouse et son directeur, Benjamin Baillaud, qui impulsera la construction de la première coupole et de son premier grand télescope.

Le Pic du Midi traverse difficilement la Première Guerre Mondiale (1914-1918). Emile Marchand, meurt en 1914, le Pic se retrouve sans directeur, ni maintenance. Un état d’abandon dont il sort très affaibli en 1920 avec l’arrivée de son troisième directeur, Camille Dauzère.

De 1903 à 1908, se jouent les grandes étapes de la construction du premier observatoire astronomique du Pic du Midi. En 1906, la coupole est construite au sommet. C’est ensuite au télescope de 50 cm, construit dans un atelier parisien, d’être amené par chemin de fer jusqu’à Bagnères, puis, par char à boeufs jusqu’au col du Tourmalet. De là, une douzaine de soldats d’un régiment d’artillerie de Tarbes, s’acharneront pendant plus d’un an à faire arriver les 22 caisses de matériels au sommet.

En septembre 1907, le télescope est sur le Pic, un autre été sera nécessaire pour le monter et le rendre opérationnel. Durant ses vingt premières années d’utilisation, cet observatoire astronomique tiendra une place à la fois paradoxale mais représentative de l’histoire du Pic du Midi. Les observations qui y sont faites sont considérées comme excellentes. Mais les conditions qu’affrontent les observateurs sont telles (froid, neige, accès difficile, météo capricieuse), que les astronomes motivés sont rares. Le télescope reste ainsi presque inutilisé jusque dans les années 1930.

L’activité scientifique et ses résultats

Pendant les 22 années de sa direction, Emile Marchand, collecte avec ses équipes, une quantité considérable de mesures quotidiennes: la carte du Soleil, des surfaces planétaires et la couverture nuageuse, ainsi que des relevés météorologiques, d’électricité atmosphérique, de magnétisme terrestre et de séismologie.

Pendant cette période, Marchand publie 35 articles de géophysique, 20 d’astronomie, 6 sur les relations Soleil-Terre et 9 de botanique. Malheureusement, la plupart de ces articles paraissent dans la revue d’une société locale et dans des comptes rendus de congrès.

Néanmoins, il faut dépasser le caractère «anonyme» de ces résultats, pour voir émerger l’intensité de l’activité d’observation du Pic du Midi, et la préfiguration d’une véritable maturité scientifique à partir des années 1920.

Les trente années décrites ici, marquent la nouvelle complexité et intensité de l’histoire du Pic du Midi. L’observatoire gagne une réputation paradoxale. Il fascine par son ampleur et son potentiel, autant qu’il repousse pour les conditions difficiles qu’il impose aux hommes et aux observations.

L’infrastructure: Terrassements, développement des moyens d’observations, construction de l’observatoire Baillaud

Avant la Première Guerre Mondiale, les principaux efforts d’aménagements sont tournés vers l’augmentation de la surface utile de l’Observatoire et le développement des moyens instrumentaux..

Les plus grosses évolutions de l’infrastructure du Pic du Midi à cette période, sont l’installation de l’observatoire astronomique en 1908, avec la coupole Baillaud, son télescope de 50 cm et son bâtiment d’accueil des astronomes.

<strong>Fig. 29</strong>. L’Observatoire du Pic

Fig. 29. L’Observatoire du Pic du Midi à la sortie de la Première Guerre Mondiale. On observe à droite l’observatoire et la coupole Baillaud construits entre 1906 et 1908. La terrasse nord s’est effondrée suite aux années d’absence de maintenance. 1920. Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

Les «années Dauzère», les premières menaces concrètes pour le Pic et la maturité scientifique (1920 à 1937)

Camille Dauzère, est nommé au poste de directeur adjoint par Toulouse, le 31 aout 1920. Sous sa direction, le Pic va concrétiser sa forte identité symbolique qui lui offre l’énergie de la résistance. A peine sorti de la Première Guerre Mondiale, l’Observatoire traverse sa première grande crise. La plateforme est dans un état fragile et son avenir fortement menacé par un rapport de l’inspection des observatoires français en 1922.

Contre toute attente, ces fragilités et menaces sont une bénédiction pour Camille Dauzère. Elles soulèveront un soutien massif du public, des élus locaux et des responsables du Pic. Cette grande mobilisation offrira d’importants crédits à l’observatoire pendant plus de quinze ans, qui sera entièrement rénové et agrandi.

Sous Dauzère, la recherche sur le Pic s’affirme et s’internationalise. De 1920 à 1935, c’est la géophysique et la météorologie qui seront les sciences reines.

L’astronomie y est encore secondaire jusqu’à l’arrivée et l’intervention de plusieurs personnages à partir de 1930. Ces derniers, feront résolument basculer le Pic vers les astres pour les 60 années à venir.

De 1930 à 1937, c’est le retour progressif de l’astronomie. Bernard Lyot, astronome à l’Observatoire de Paris, profite de la transparence du ciel du Pic du Midi pour y développer le premier coronographe au monde. Quelques années plus tard, les premières images de la couronne solaire seront faites sous la coupole Baillaud.

L’activité scientifique et ses résultats

De 1920 à 1935, le Pic du Midi acquière une maturité et une réputation internationale en terme de recherche scientifique. C’est par la géophysique que l’Observatoire s’offre tout d’abord cette renommée.

Joseph Devaux, météorologiste, y fait sa thèse sur le bilan thermique des champs de neige et des glaciers. Camille Dauzère, s’intéresse à la foudre et à la grêle, complétant et mettant à profit une remarquable base de données sur les points d’impact de la foudre constituée au sommet.

La réputation acquise par ces travaux, conforte Camille Dauzère dans la construction d’un laboratoire de physique du globe au sommet.

Les « années Dauzère» ont révélé la dimension symbolique et mythique du Pic du Midi. Acculé, l’observatoire éveille les consciences, les volontés, et prépare son renouveau. Le sommet prouve, malgré sa rigueur, qu’il est un grand site d’observation, permettant à la fois polyvalence et excellence. A la fin de l’ère Dauzère, toutes les conditions sont réunies pour envisager, puis fonder les grands projets du Pic du Midi.

Infrastructure: Modernisation des moyens de communication et aménagements pour la physique du globe

  • 1926: installation de la T.S.F. Deux pylones de 25 mètres sont construits au Pic pour la radiodiffusion. L’Observatoire sort progressivement de son isolement.
  • De 1926 à 1933, une route est aménagée entre le col du Tourmalet et le col de Sencours, puis se prolonge jusqu’aux Laquets, permettant d’acheminer plus facilement les hommes et le matériel. Une hôtellerie sera construite à la fin de cette route.
  • De 1928 à 1936 s’étend la construction du laboratoire de physique du Globe appelé bâtiment Dauzère, qui deviendra le futur hôte des laboratoires du Pic et du télescope de 1 mètre.

<strong>Fig. 30</strong>. L’Observatoire du Pic

Fig. 30. L’Observatoire du Pic du Midi en 1925. Les deux antennes de la TSF sont installés sur le sommet. L’effondrement du ravin nord commence à être renforcé. Photo © Alix, Fond Eyssalet

Les grands projets (1937 à 1947)

Jules Baillaud, directeur de l’Observatoire de Paris, succède à Camille Dauzère en 1937. Il consacrera sa direction à la planification des grands projets de l’Observatoire.

Jules Baillaud, est bien conscient des grandes difficultés qu’impose le Pic aux scientifiques et qui alimentent inévitablement sa situation fragile auprès des édiles et astronomes nationaux. Sa priorité d’avant guerre est d’engager un ambitieux programme de rénovation pour faciliter la vie sur place, la construction d’un téléphérique pour révolutionner l’accès, et enfin, l’installation d’une ligne électrique pour résoudre les problèmes liés à l’énergie. La «décennie Baillaud», pose les fondements de l’entrée de l’observatoire dans son ère moderne.

<strong>Fig. 31</strong>. Le réfracto-réflecteur

Fig. 31. Le réfracto-réflecteur, appelé Lunette Baillaud, sous la coupole Baillaud en 1947. C’est avec cet instrument que seront faites les principales observations des planètes et du Soleil dans les années 1950-1960. L’instrument sera démonté en 1970 et remplacé par un coronographe. Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

Bernard Lyot, astronome à l’Observatoire de Paris, accompagne Jules Baillaud dans les projets astronomiques. C’est à lui qu’ils doivent leur caractère originaux et audacieux.

En 1942, une nouvelle optique de 60 cm est installée au Pic. La grande focale de 18 mètres est repliée deux fois sur elle-même, transformant le télescope en réfracto-réflecteur. Rebaptisé «lunette Baillaud», cet instrument sera utilisé avec beaucoup de succès jusque dans les années 60, et sera le fleuron instrumental du Pic.

A la sortie de la Guerre, les grands projets préparés par Jules Baillaud et catalysés par Bernard Lyot, peuvent enfin être menés à leur terme. L’essor et le rayonnement international du Pic peuvent commencer.

Infrastructure: Rénovations des premiers bâtiments et achèvement du bâtiment Dauzère

  • 1937: Le bâtiment Nanssouty est rénové et reçoit une nouvelle toiture: une voá╗te en béton armée. Cette toiture, plus résistante aux conditions du sommet (poids de la neige et vents violents est encore en place aujourd’hui.
  • 1946: Le riche astronome amateur, Marcel Gentili, offre à l’observatoire, une coupole (future coupole du télescope de 1 mètre) et un télescope de 60 cm, pour remercier ses membres de l’avoir caché des nazis durant la Guerre. La nouvelle coupole est installée sur le bâtiment Dauzère dont la construction commencée en 1935 est achevée en 1948.
  • 1947: L’observatoire est relié à La Mongie par un cable transporteur, exclusivement réservé au matériel. L’arrivée du cable transporteur est située au sud-ouest de la coupole Baillaud.

<strong>Fig. 32</strong>. L’observatoire du Pic

Fig. 32. L’observatoire du Pic du Midi en 1948. On observe l’extension du bâtiment Dauzère à gauche de l’image, l’installation de la coupole Gentili et le nouvelle toiture du bâtiment Nanssouty. Photo © Yan, Fond Eyssalet

L’essor de l’astronomie et le rayonnement international de l’observatoire (1947 à 1981)

Ces années fastes du Pic du Midi, ont pour directeur, Jean Rösch, un astronome instrumentaliste. Jean Rösch, pour décrire cette longue direction, la décline en trois périodes:

  • 1947 à 1952: Les grands travaux d’infrastructure et l’arrivée des cosmiciens.
  • 1953 à 1964: a décennie qui suit l’installation du téléphérique, c’est la phase d’expansion tous azimuts des travaux scientifiques et l’internationalisation de la réputation du Pic du Midi.
  • 1965 à 1981, voit le projet de montée en puissance instrumentale de l’observatoire avec le télescope de 2 mètres, le plus grand investissement de Jean Rösch.

Les «années Rösch» rompent fondamentalement avec les 50 premières années de l’observatoire. On y observe une envolée de tous ses éléments constitutifs: le personnels, l’infrastructure, les moyens instrumentaux, et les thèmes scientifiques.

Les grands travaux d’infrastructure et l’arrivée des cosmiciens (1947 à 1952)

La venue de cosmiciens de Manchester, en 1949, amorce la révolution de l’observatoire. Leur présence, leurs besoins et leurs découvertes vont permettre à Jean Rösch, d’impulser l’ensemble des grands travaux d’infrastructures qui transformeront le Pic pour toujours. En effet, ces derniers ont besoin d’un moyen de transport pour acheminer leur électro-aimant et d’une forte puissance de courant électrique pour le faire fonctionner.

<strong>Fig. 33</strong>. Construction de la premi

Fig. 33. Construction de la première gare téléphérique sur le versant sud de l’Observatoire. 1950. Photo © Alix, Fond Eyssalet

Le 15 aout 1952, la véritable révolution pour le Pic est amorcée: la première benne téléphérique arrive à quais à 2877 mètres d’altitude. Cet évènement amène la nécessité d’une évolution complète de l’infrastructure pour accueillir l’augmentation du personnel et répondre aux attentes des chercheurs.

L’activité scientifique et ses résultats

En 1950, une nouvelle particule est découverte au Pic par les cosmiciens de Manchester, elle est baptisée «Hypéron» lors du Congrès International sur le Rayonnement Cosmique à Bagnères de Bigorre en 1953. Cette découverte est reconnue par un prix Nobel.

Infrastructure: Les grands travaux d’infrastructure et l’entrée du Pic du Midi dans l’ère moderne

<strong>Fig. 34</strong>. Le premier téléphériq

Fig. 34. Le premier téléphérique du Pic du Midi, symbole de son entrée dans la modernité. 1952. Photo © Alix, Fond Eyssalet

  • Entre 1945 et 1949, la ligne haute tension est construite. Cette ligne de 10 000 volt est mise en service le 18 novembre 1949. La spirale est alors enclenchée Le courant électrique à volonté, attire très vite d’autres expériences lourdes. Le cable porteur facilite les travaux d’extension des bâtiments.
  • En juin 1949, un funiculaire est construit, pour relier l’hotellerie des laquets à l’observatoire. L’installation du plan incliné est motivée par la nécessité de monter au sommet, l’électro-aimant des cosmiciens de Manchester. Les trains de mulets qui ont défilé au Pic pendant 75 ans disparaissent alors définitivement.
  • Le 15 aout 1952, la véritable révolution pour le Pic est amorcée: la première benne téléphérique arrive à quais à 2877 mètres d’altitude. L’observatoire sort pour toujours de son isolement et amène une évolution complète de l’infrastructure pour accueillir l’augmentation du personnel et répondre aux attentes des chercheurs.

L’expansion tous azimuts des travaux scientifiques et l’internationalisation de la réputation du Pic du Midi (1953 à 1964)

A partir de cette période, l’activité scientifique est telle, qu’elle devient le premier vecteur de l’histoire et du développement du Pic du Midi. Ainsi, les faits et évènements seront traités dans cette partie, via l’activité scientifique.

L’activité scientifique et ses résultats

La décennie des rayons cosmiques (1949 à 1959)

Durant ces dix années, plusieurs équipes de renommée internationale vont mener au Pic, des expériences de pointe sur les rayons cosmiques. Les observatoires d’altitude sont privilégiés à cette époque car ils permettent d’atténuer les effets destructeurs de l’atmosphère sur ces particules. De plus, à partir des année 1950, l’intérêt pour les rayons cosmiques est très important. En effet, leur étude permet de façon détournée, de faire de la physique nucléaire. Les cosmiciens du Pic se déclinent en deux catégories.

L’équipe de Manchester est rejointe en 1951 par les cosmiciens de l’école polytechnique, dirigée par Louis Leprince-Ringuet. En 1951, il installe au sommet, un équipement plus performant que l’équipe de Mancherster. D’après Leprince-Ringuet, la chambe de Wilson montée là-haut, était dans le monde, la plus importante installation de ce genre. Avec cette instrumentation, ils découvrent de nouvelles particules dans la matière subatomique, ce qui leur vaut le prix Cognac-Jay de l’académie des sciences en 1962. En 1959 et 1960, les accélérateur du CERN et de Brookhaven amènent les polyechniciens à quitter le Pic.

Le Soleil

La surveillance de la couronne solaire avec le coronographe de Lyot dans les années 1930 est le point de départ et le catalyseur des recherches entreprises au Pic sur le Soleil, dans la deuxième moitié du XXème siècle.

Jean Rösch équipe l’observatoire de nouveaux instruments pour étudier l’intégralité de l’atmosphère solaire. En parallèle de la couronne solaire, il devient possible d’étudier la photosphère et la chromosphère. Cette activité et ce potentiel, attirent de nombreux scientifiques. Les «héritiers»de Lyot à l’observatoire de Meudon et des chercheurs étrangers.

En 1955, l’étude de la granulation est en tête des recherches scientifiques mondiales sur le Soleil et les clichés du Pic sont considérés comme les meilleurs qui existent. Jusqu’en 1987, date de l’arrivée du télescope de La Palma aux îles Canaries, le Pic du Midi est le site le plus important au monde pour l’observation solaire.

La Lune

L’infrastructure et la haute qualité des images du Pic, l’amènent à être choisi en 1956 pour y mener le «Manchester Lunar Programme». En 1959, les milliers de clichés lunaires pris au sommet, impressionnent l’US Air Force qui décide de financer l’observatoire pour cartographier la Lune. Ces travaux participent directement au programme Appolo lancé en 1961. Placé sous direction américaine, la cartographie de la Lune occupe plus de 50 personnes au Pic. En 1964, un télescope de 1 mètre, financé en partie par la NASA, est installé sous la coupole Gentili et prend le relais de la lunette Baillaud pour les observations lunaires. Les sondes américaines Orbiter 1 à 5 lancées entre 1966 et 1967, marquent le déclin du «Manchester Lunar Programme».

Les planètes et leurs satellites

Comme pour le Soleil et la Lune, la qualité des recherches et images en planétologie, ont contribué à la réputation mondiale du Pic du Midi. L’intense développement de l’exploration des planètes dans les années 50 et 60 est principalement dá╗ à Andoin Dolfus,

Mars fait l’objet d’une cartographie détaillée pendant plus d’une décennie. Henri Camichel, détermine avec une grande précision la durée du jour, le diamètre et l’aplanissement de la planète, la position du pôle et l’orientation de son axe de rotation.

L’exploration de Saturne au Pic apporte également d’importantes contributions à la planétologie. En 1966, Andoin Dolfus participe à la découverte d’un des anneaux extérieurs de la planète, ainsi qu’à celle d’un de ses petits satellites, qu’il propose de baptiser Janus.

Vénus est également la cible de nombreuses observations. Les travaux menées par Andoin Dolfus ont permis de mettre en évidence la rotation rétrograde de l’atmosphère vénusienne. Cette hyperotation de quatre jours, confirmée en 1972 par la sonde Mariner 10, est considérée comme l’une des découvertes les plus importantes auxquelles ai contribué le Pic du Midi.

L’étude du sol et de l’atmosphère des planètes et de leurs satellites est la contribution la plus originale du Pic dans le domaine de la planétologie. Grâce à l’utilisation d’un polarimètre, instrument très peu répandu à l’époque, Andoin Dolfus est capable de déduire la composition de la surface des planètes, notamment de Mars et des satellites galiléens. Les résultats sur les satellites galiléens seront tous confirmés dans les années 1970 par les sondes Voyager.

Les années 1970 avec l’ère des sondes spatiales, amènent progressivement le recul de la planétologie au Pic qui est considérée jusqu’alors comme inégalée.

Infrastructure: Expansion pour répondre à l’intensification et à la diversification des demandes scientifiques et techniques

Les travaux d’infrastructure du début des années 1950 et la montée en puissance de l’observatoire entraînent l’agrandissement et la construction de nombreux bâtiments. Le laboratoire Marchand est construit en 1956, le bâtiment Labardens est achevé en 1957.

<strong>Fig. 35</strong>. Vue aérienne de l’Obs

Fig. 35. Vue aérienne de l’Observatoire en 1960. A l’ouest, le sommet n’est pas encore occupé par le bâtiment interministériel. A l’est, la coupole Tourelle termine d’être installée. Au centre, la gare téléphérique sommitale. Photo © La Pie servie aérien

 

  • Le 15 février 1961, inauguration de la coupole Tourelle, installée à l’est de la plateforme.
  • 1962 à 1963: Le sommet accueille la structure qui lui donne aujourd’hui son aspect reconnaissable entre tous: le bâtiment interministériel et son antenne de 103 mètres. Ces bâtiments ne font pas partie de l’observatoire du Pic du Midi et remplissent des services liés à la télédiffusion, aux communications civiles et militaires. Il est à noté que l’influence des astronomes est telle à l’époque, qu’ils obtiennent l’interdiction d’installer un balisage lumineux sur l’antenne qui culmine à plus de 3000 mètres.
  • 1964: Le télescope de 1 mètre financé par la NASA est installé dans la coupole Gentili. L’ère des grands télescopes nocturnes du Pic commence.

<strong>Fig. 36</strong>. Le Pic du Midi change dÃ

Fig. 36. Le Pic du Midi change définitivement de visage avec l’installation de l’antenne de 103 mètres et du bâtiment interministériel (1963). Photo © Alix, Fond Eyssalet

La montée en puissance instrumentale de l’observatoire (1965 à 1981)

En 1965, Jean-Rösch démarre le projet du télescope de 2 mètres pour permettre au Pic de se positionner dans un contexte astronomique où la réputation d’un observatoire dépend de la puissance de ses instruments, et pour tirer le meilleur parti des conditions offertes par le sommet.

Le TBL, construit de 1970 à 1981, est à la disposition de la communauté internationale. Plus grand télescope national, il est endant plusieurs années utilisé comme l’un des outils d’une stratégie de recherche plus vaste, dans une multitude de projets, sur des thèmes très divers.

Les années Jean Rösch marquent l’apogée de l’Observatoire. Au cours de ces trente années, le Pic s’est constamment placé à la pointe des différentes thématiques d’observations astronomiques et a largement contribué à l’avancée scientifique dans ce domaine.

Les années 1970, puis 1980, marquent un ensemble de révolutions technologiques et internationales auxquelles le Pic a tenté de s’adapter. Il cède progressivement sa place aux sondes spatiales, aux télescopes géants internationaux et spatiaux. Néanmoins, l’âme scientifique et résistante du Pic du Midi perdure, le TBL en témoigne.

Infrastructure

  • 1970 à 1981: La construction de télescope Bernard Lyot et de son observatoire constitue la dernière phase du développement de l’infrastructure scientifique du sommet. Les premiers travaux de terrassement débutèrent en 1970, le bâtiment est achevé en 1976 et le télescope est pleinement opérationnel en 1981. Le bâtiment du TBL et l’antenne sont les éléments emblématiques et paysagers les plus importants du Pic du Midi.

<strong>Fig. 37</strong>. Vue aérienne de l’Obs

Fig. 37. Vue aérienne de l’Observatoire du Pic du Midi en 1990. L’infrastructure scientifique est à son apogée avant les reconfigurations des années 2000. Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

Des années sombres à l’avenir (1982 à 2000)

Au cours des années 1980, la France réoriente sa politique astronomique pour préparer l’avènement des grands observatoires internationaux comme le VLT. Le développement de ces projets nécessite de transformer la gestion et le financement des observatoires nationaux. A l’instar de la crise des années 1920, le fonctionnement de l’observatoire est jugé bien trop couteux et sa fermeture est annoncée pour 1998.

En 1993, Michel Blanc, nouveau directeur, présente le projet «Pic 2000». Ce projet est un défi de reconfiguration: positionner le Pic du Midi sur un nouveau campus universitaire à vocation technologique et réaménager le site pour pérenniser la science au sommet tout en s’ouvrant au tourisme.

A partir de 1993, une coalition publique se met en place. Le Syndicat Mixte pour la valorisation touristique du Pic du Midi est créé. Un ensemble de partenaires publics et privés viennent aider à financer le futur plus haut chantier d’Europe qui démarre en 1996.

En juin 2000, le Pic ouvre au tourisme. Dès lors, ce seront 100 000 visiteurs par an qui permettront au Pic d’assumer ses frais de fonctionnement et de continuer son activité scientifique. L’observatoire est depuis amené à se développer sur ces deux aspects. L’activité et l’accueil touristiques doivent se renouveler et s’enrichir tout en préservant l’identité et l’intégrité du site. La science, quant à elle, doit se positionner dans des domaines spécifiques et y exceller à l’échelle internationale.

<strong>Fig. 38</strong>. Depuis 2007, le Pic du M

Fig. 38. Depuis 2007, le Pic du Midi s’ouvre la nuit aux touristes pour des soirées dédiées à l’observation et à la découverte de l’observatoire. Des astronomes et animateurs encadrent le public (2014). Photo © Nicolas Bourgeois

L’activité scientifique et les résultats

Des années sombres à Pic 2000, l’activité astronomique n’a jamais cessé. Le TBL, des années 1980 à 2000, est un télescope généraliste, au service de la communauté internationale. A partir des années 2000, l’instrumentation et les champs d’investigation du TBL sont rationalisés pour lui préserver une place à l’échelle de l’astronomie mondiale. En 2007, le télescope, via son système NARVAL, se spécialise alors dans la spectro-polarimétrie stellaire, un domaine d’étude très récent qu’il est le seul à pratiquer en collaboration avec le Telescope France Hawaï.

Parallèlement au TBL, d’autres télescopes perpétuent leur programme d’observation. Le Télescope de 1 mètre est géré par l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides de Paris (IMCCE). Il est spécialisé dans le suivi des surface planétaires et l’étude des petits corps du système solaire. La Lunette Rösch et sa coupole tourelle, sont gérées par l’OMP et servent en particulier, à la formation des doctorants en astrophysique pour l’observation de la photosphère. La suivi de la couronne solaire est quant à lui assuré en continu via une instrumentation et une infrastructure nouvellement installées pour Pic 2000. Les observateurs et le suivi sont financés intégralement par mécénat.

Avec Pic 2000, l’OMP a pu élargir la gamme et les orientations des recherches au Pic, parmi elles, les sciences de l’atmosphère. L’observatoire contribue ainsi à l’étude des pollutions atmosphériques et des phénomènes lumineux transitoires.

Infrastructure

<strong>Fig. 39</strong>. La nouvelle gare sommita

Fig. 39. La nouvelle gare sommitale et son téléphérique gros porteur (2000). Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

<strong>Fig. 40</strong>. L’espace muséographiq

Fig. 40. L’espace muséographique du Pic du Midi, retraçant l’histoire scientifique et humaine de l’Observatoire (2005). Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

Les derniers travaux d’infrastructure du Pic du Midi ont été réalisés pour accueillir le tourisme tout en préservant l’activité scientifique. Ils ont tous été réalisés entre 1996 et 2000.

  • Installation d’un téléphérique gros porteur (300 personnes/ heure).
  • Reconfiguration de la plateforme avec l’installation de différentes infrastructures et services dédiés aux touristes: un espace muséographique dans les bâtments de la coupole Baillaud pour présenter les 140 années de vie et de sciences du Pic du Midi; un restaurant de 80 places; des aménagements pour gérer les flux de personnes, la circulation et la sécurité sur les terrasses; réaménagement des chambres et des locaux.
  • Installation du nouvel observatoire du coronographe sur la terrasse sud-est.

<strong>Fig. 41</strong>. Le nouvelle coupole et s

Fig. 41. Le nouvelle coupole et son coronographe assurent un suivi continu de la couronne solair (2008). Photo © Régie du Pic du Midi et Observatoire Midi Pyrénées

 

Justification for inscription

Comparative analysis 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 3
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 09:19:22
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Justification de l’inscription

Analyse comparative

Le Pic du Midi a un profil unique dans la grande famille des stations d’observations scientifiques dans le monde. D’une part, son histoire s’enracine dans les premiers développements de la méthode scientifique appliquée à la nature à partir du XVIIe siècle. Il reste une des dernières stations d’altitude construite au XIXe siècle encore utilisée comme fenêtre sur l’univers géophysique et astrophysique. Ce site vivant témoigne de l’exploration humaine vers la connaissance dans les domaines aussi divers que la météorologie, l’aérologie, la botanique, la géophysique, l’astronomie, la physique des particules au cours des années d’existence.

Il existe un certain nombre de stations d’observation en altitude dans le monde, mais les stations de haute montagne se comptent sur les doigts de la main. La station alpine de Jungfraujoch en Suisse est la dernière encore ouverte, les observatoires californiens, parmi les plus anciens, ne sont pas en haute montagne.

Les grands observatoires astronomiques andins sont récents. D’autre part l’activités scientifiques de tous ces sites sont dédiées à un domaine thématique particulier (aérologie pour la station Jungfraujoch, astronomie pour les autres), ou bien fortement compromise par les activités humaines limitrophes (Mont Palomar et tous les observatoires en zones urbaines et péri-urbaines).

Parmi les grands sites en activité, les observatoires insulaires (Hawaii et Canaries) et les sites astronomiques des Andes chiliennes (VLT, La Silla, CTIO, ALMA) ont une histoire récente (commençant dans les années 70 pour les plus anciens et années 2000 pour les plus récents) et ne véhiculent par ce sentiment d’aventure humaine exceptionnelle et d’enracinement historique de l’exploration scientifique que l’on retrouve au Pic du Midi.

Le Pic du Midi illustre de façon unique, la puissance de l’humanité qui, grâce à la persévérance d’hommes et de femmes venant de multiples origines (riches mécènes, pyrénéistes passionnés, scientifiques convaincus, bergers des vallées amoureux de leur montagne) avec une diversité de motivation, mais poussés par un même enthousiasme, ont créé et continuent de créer un espace où se croisent et se stimulent culture, science et art, en mettant à la portée de tous la beauté préservée du site et du paysage.

 

Integrity and/or authenticity 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 4
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 09:25:26
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Intégrité et authenticité

Intégrité

L’intégrité de composition est satisfaisante car toutes les grandes activités historiques sont présentes (soubassements du début du XXe siècle, coupole historiques ...). ou représentées sur le site du Pic-du-Midi et dans son environnement proche (bâtiments de l’époque des origines au XIXe siècle, chemins historiques d’accès...), par des témoignages matériels correctement identifiés. Il est donc possible, pour le visiteur, de se faire assez convenablement une idée du passé et du présent du site.

L’intégrité structurelle d’aujourd’hui représente bien l’imbrication et les corrélations des fonctions historiquement attribuées au Pic. Il y a eu une continuité de ces activités depuis la fondation de l’observatoire, et le renouvellement des composantes individuelles au fur et à mesure des nouveaux besoins s’est toujours fait dans le respect de l’ensemble existant.

L’intégrité fonctionnelle est marquée par le fait que les différentes activités principales du Pic sont en symbiose depuis les origines des installations et qu’elles se sont toujours complétées et organisées autour de l’Observatoire astronomique : observations scientifiques du ciel et de l’atmosphère, accueil et séjour des touristes et des montagnards, fonctions de télédiffusion. Les installations immobilières et les infrastructures d’accès forment un tout, au service d’un bien vivant en continuité de sa vocation historique initiale.

Par la qualité du panorama et du ciel nocturne, l’intégrité paysagère et céleste du Pic-du-Midi reflète l’une des propriétés naturelles les plus remarquables du site, à l’origine tant de sa vocation de station scientifique d’altitude que de son succès populaire et touristique (pyrénéisme, sports de montagne et de neige, visite pour le panorama, astronomes amateurs,...). La conservation de cette double intégrité nocturne et diurne forme aujourd’hui l’un des challenges majeur de la conservation du site.

Authenticité

Si les qualités d’intégrité du Pic du Midi peuvent être jugées comme très complètes et parfois d’un niveau exceptionnel, l’authenticité apporte des éléments plus complexes à apprécier.

L’authenticité de conception repose sur une continuité des initiatives immobilières, scientifiques et de génie civil, depuis les premiers projets du dernier tiers du XIXe siècle ; ils ne peuvent être compris que dans la dynamique du site et du renouvellement des techniques au profit même du développement du site : création de coupoles et d’instrument scientifiques, évolution de l’existant, création d’un téléphérique d’accès, construction de la grande tour de télédiffusion, etc.

L’authenticité des éléments constitutifs et des matériaux à nouveau repose sur cette dynamique propre à une station scientifique multi-usages au long de son histoire : introduction du béton armé, évolution dans la construction des coupoles, évolution des structures architecturales. Un trait spécifique marque cette dimension de l’authenticité par le respect de l’existant et la surimposition des structures nouvelles sur les anciennes tout en les respectant. Notamment depuis les équipements du début du XXe siècle sur la station sommitale, toutes les strates des bâtis et équipements scientifiques historiques sont présentes.

L’authenticité architecturale et paysagère est une question ouverte, et qui n’a son sens que dans la compréhension d’aspects étroitement complémentaires entre eux: Il s’agit de la compréhension d’un lieu scientifique et touristique en perpétuel renouvellement. Il n’est pas possible de juger l’authenticité d’un tel lieu à l’aune des monuments et sites classiques du patrimoine. Si le renouvellement des équipements et du bâti de la station scientifique et de la station touristique a été toujours été fait dans un esprit de restructuration de l’ancien, deux éléments constitutifs du lieu on marqué une rupture:

  • la construction du téléphérique (1950–1952), qui change totalement la relation d’accès au Pic et permet de l’ouvrir toute l’année et d’y accueillir du public;
  • la construction de la tour TDF (1953) qui donne la signature visuelle du Pic dans la seconde moitié du XXe siècle vu de la vallée ou de sa proximité montagnarde.

Il y a donc une authenticité visuelle du bien qui a évolué et qui accompagne son histoire. Ce qui semble donc important est l’authenticité perçue du Pic du Midi : Aujourd’hui, la première impression, très forte, du nouvel arrivant par la cabine de téléphérique est bien celle d’une station scientifique de montagne authentique et originale. On peut même dire que l’image donnée par le Pic, avec sa tour de télédiffusion entourée des coupoles de l’Observatoire forme l’archétype et le symbole de l’Observatoire de haute altitude.

L’authenticité environnementale est l’une des grandes valeurs du bien, en lien direct avec la qualité de son atmosphère et de la clarté de ses ciels. Ces valeurs sont à l’origine même du Pyrénéisme, au XIXe siècle, et de l’appréciation romantique de ses valeurs lumineuses exceptionnelles par rapport aux autres grands massifs montagneux européens. Cela fut le fait de ses premiers visiteurs étrangers, notamment Britanniques et des élites locales à l’origine du projet d’observatoire au Pic-du-Midi (voir historique). Elles ont suscité l’effort d’une installation saisonnière puis permanente de l’Homme sur le Pic, permis des observations astronomiques de très grande qualité (le rôle de substitut de l’Observatoire de Paris, le partenariat avec la NASA). Elles ont enfin permis le développement d’un tourisme dédié en grande partie au panorama pyrénéen, puis plus récemment à l’appréciation de son ciel nocturne. La préservation des panoramas, de longue date et au plus haut niveau de la législation française (voir la gestion du bien : protection et zone tampon paysagère) et plus récemment une importante initiative de protection des pollutions lumineuses (projet «International Dark Sky Reserve», 2009–2013), la plus importante en France à ce jour, garantissent le très haut degré de cette authenticité environnementale et de sa protection future.

 

Criteria under which inscription might be proposed 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 5
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 09:53:14
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Critères selon lesquels l’inscription pourrait être proposée

  • Critère (ii): Dans l’histoire de sa construction et de son développement, le Pic du Midi est d’abord un programme national qui regroupe d’importants moyens humains, scientifiques et financiers à l’échelle locale, régionale et à celle de la France. Grâce à la qualité de ses ciels nocturnes, Il est en particulier le relais puis le substitut de l’Observatoire de Paris, lui-même promoteur et leader de très importants programmes scientifiques internationaux (voir l’Etude thématique sur l’Observatoire de Paris dans cette même publication). A partir des années 30 et surtout dans la seconde moitié du XXe siècle, l’observatoire du Pic-du-Midi développe le caractère international de ses collaborations en astronomie. Il est en particulier un centre d’observation associé à la NASA et à la conquête spatiale (années 60).

  • Critère (iv): Le Pic-du-Midi apparaît aujourd’hui comme un archétype visuel et symbolique de l’observatoire de haute montagne. Il appartient à la plus ancienne génération de ce type d’observatoires, conçu et établi dans le dernier tiers du XIXe siècle. Il a progressivement été modifié dans la longue durée de son usage pour offrir aujourd’hui une véritable icône paysagère et culturelle, visible de très loin, illustrant la présence de l’homme en altitude et de l’usage scientifique de la haute montagne. La qualité de son environnement climatique et atmosphérique confère à ses panoramas le jours et à son ciel nocturne des valeurs exceptionnelles qui ont fondé tant sa valeur scientifique que sa réputation touristique.

 

Suggested statement of OUV 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 4
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 09:57:42
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Proposition de déclaration de valeur universelle exceptionnelle

En termes de catégories UNESCO, il semble raisonnable d’envisager pour le Pic-du-Midi un « paysage culturel » qui intègre bien dans la valeur attribuée au site sa situation de pic de montagne, sa silhouette générale comme valeur symbolique et qui s’articule bien avec deux valeurs d’environnement très importantes : le jour un panorama sur la chaîne centrale des Pyrénées vraiment remarquable, la nuit une situation également remarquable de qualité du ciel nocturne.

La « valeur universelle exceptionnelle » (VUE) s’appuie sur les points suivants :

  • le Pic est un observatoire de haute montagne parmi les plus anciens (analyse comparative importante sur ce point)
  • Il comprend un ensemble très complet de témoignages matériels de ses différentes périodes historiques d’occupation (coupoles, instruments, équipements techniques), soit sur plus d’un siècle d’usages scientifiques en haute montagne ;
  • Au-delà, c’est une station scientifique et technique d’altitude pionnière avec une série d’autres usages (observations climatiques, télédiffusion) ;
  • Le Pic a eu un usage scientifique continu, en particulier pour l’astronomie, et c’est toujours un lieu vivant de l’astronomie ;
  • L’importance des travaux scientifiques réalisés au Pic-du-Midi, les innovations de rang mondial (le coronographe), les coopérations internationales ;
  • un repère naturel et culturel majeur dans l’histoire régionale, sa silhouette est inoubliable, figure incontournable du pyrénéisme comme des manuels de géographie physique, c’est un symbole de la relation de l’homme à la haute montagne et de l’usage pacifique de celle-ci ;
  • Un lieu d’observation exceptionnel de jour comme de nuit dont témoignent les panoramas pyrénéens et la qualité de ses ciels nocturnes.

 

State of conservation and factors affecting the property

Present state of conservation 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 5
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 09:59:56
    Author(s): Nicolas Bourgeois

État de conservation du bien et facteurs affectant le bien

État actuel de conservation

Les bâtiments de l’observatoires sont régulièrement entretenus. Cependant, cette maintenance est extrêmement complexe et sensible. Voir partie «Environnemental Pressures» ci-dessous pour plus d’informations.

 

Factors affecting the property 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 10
    Status: PUB
    Date: 2017-05-19 13:19:27
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Facteurs affectant le bien

Pressions dues au développement

La situation exceptionnelle du Pic du Midi, lui permet d’échapper à la majeure partie des pressions liées au développement, urbain ou industriel.

Cependant, la présence de la station de ski de La Mongie à proximité, l’a parfois exposé à des projets d’agrandissement du domaine skiable. Mais la volonté des élus locaux, de préserver l’intégrité de l’observatoire, a toujours permis de repousser ces atteintes.

Contraintes liées à l’environnement

La première est la haute altitude et les fortes agressions qu’elle inflige aux bâtiments. La pluie et la neige qui fond, s’infiltrent dans les bâtiments. Lorsque les températures chutent, l’eau gèle et vient briser les maçonneries. Il faut également compter les vents très puissants, pouvant souffler en rafale à près de 300 km/h, ou encore les amplitudes thermiques atteignant près de 60°C. Sans un travail de maintenance permanent, le Pic se ruinerait en moins de 5 ans (comme ce fut le cas pendant la Première Guerre Mondiale).

<strong>Fig. 42</strong>. L’hiver au Pic du Midi

Fig. 42. L’hiver au Pic du Midi. Les bâtiments sont pris sous le givre et la neige (2008). Photo © Nathalie Strippe

 

La seconde raison est la grande complexité et variété du bâtiment. 140 années d’aménagements et de construction se superposent sur le sommet. Des bâtiments modernes en béton, se mélangent avec des édifices en pierres du début du siècle. Le tout réparti sur près de 8 étages et 1 hectare de plancher. Maintenir un édifice de cette taille et de cette diversité à près de 3000 mètres, demande une attention et des moyens très importants. Ce qui n’est d’ailleurs pas suffisants pour assurer une intégrité homogène de l’ensemble de la plateforme..

La dernière raison, également liée à l’altitude, est la saisonnalité des périodes de maintenance. Pendant toute son histoire, les gros travaux sur le Pic du Midi n’ont pu se faire qu’en période estivale (juillet,aout, septembre) et les moyens modernes n’y peuvent rien changer.

Le ciel nocturne du Pic du Midi est encore aujourd’hui de très bonne qualité. Cependant, l’augmentation de la pollution lumineuse observée depuis plus d’une vingtaine d’année dans cette région, a inquiété les astronomes et les élus du Pic du Midi.

Pour répondre à cette menace, un projet de la Réserve Internationale de Ciel Etoilé a été initié en 2009. Le Pic du Midi, accompagné d’un important réseau de partenaires, s’est engagé à mener à bien cette démarche qui va au delà de la seule question de l’accès aux étoiles.

 

<strong>Fig. 43</strong>. Carte de la RICE du Pic

Fig. 43. Carte de la RICE du Pic du Midi. La RICE, avec sa zone coeur et sa zone tampon, occupe 65% de la superficie du
département des Hautes-Pyrénées. Photo © Agence Hotel Republique, Régie du Pic du Midi

 

Ce sont aujourd’hui 251 communes des Hautes-Pyrénées qui dessinent les contours de la Réserve et qui se mobilisent pour soutenir cette démarche de développement durable. Mise en place d’un nouveau mode d’éclairage économe, durable et moins polluant, protection du ciel et de l’environnement nocturne, valorisation touristique, sont parmi les grandes actions qui la caractérisent. Le 19 décembre 2013, la RICE du Pic du Midi fut labellisée par l’International Dark Sky Association, faisant de cette Réserve de ciel étoilé, la première en France et la deuxième plus grande au monde.

Aujourd’hui, ce sont 40 000 points lumineux d’éclairage public qui sont concernés par le programme d’amélioration de l’éclairage. Le suivi de ce programme a permis de mesurer une diminution de 85% du flux lumineux émis vers le ciel dans les villages convertis. Depuis, 2012, environ 3000 luminaires par an sont améliorés.

 

<strong>Fig. 44</strong>. L’éclairage du villag

Fig. 44. L’éclairage du village d’Aulon, avant et après amélioration de son éclairage dans le cadre de la RICE du Pic du Midi (2013). Photos © Léa Salmon

Catastrophes naturelles et planification préalable

Les désastres naturels dans les Pyrénées, touchent indirectement le Pic du Midi. Ils viennent perturber l’afflux touristique dont dépend aujourd’hui l’activité de l’observatoire. En juin 2013, de fortes inondations ont touché le département des Hautes-Pyrénées, détruisant de nombreuses voies d’accès, les rendant impraticables pendant plusieurs mois. Le Pic du Midi, en général, déjà très sensible à la mauvaise météo, a vu sa fréquentation diminuer de plus de 30% cette année là.

Contraintes dues aux visiteurs et touristes

Le tourisme est aujourd’hui une partie constitutive et indispensable à l’activité de l’observatoire. L’opération Pic 2000, fruit du travail collectif entre astronomes et acteurs publics locaux, a permis de réaménager le plateforme et les accès, pour accueillir du public sans pour autant transformer ni perturber l’activité scientifique. La majeur partie de la fréquentation touristique a lieu pendant les mois d’été. Cependant, le Pic reste ouvert à la visite toute l’année, excepté lors des périodes de maintenance en novembre et avril.

Nombre d’habitants

L’observatoire compte 10 permanents et en moyenne 5 chercheurs au sommet.Cependant, l’ensemble du personnel qui permet le fonctionnement du Pic du Midi est bien plus important. Le Syndicat Mixte du Pic du Midi et sa régie, comptent plus de 50 employés. L’équipe de la plateforme technique de l’Observatoire Midi Pyrénées se compose de 20 agents. Le Pic, en tant que centre de formation universitaire, accueille également de nombreux stagiaires et doctorants.

 

Protection and management

Ownership 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 4
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 10:06:39
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Protection et gestion

Droit de propriété

Il existe actuellement deux concessions pour gérer l’observatoire du Pic du Midi et ses infrastructures.

Les bâtiments assurant l’activité scientifique appartiennent au domaine public de l’Etat français. Sa gestion est assuré par l’Université Paul Sabatier de Toulouse via l’Observatoire Midi Pyrénées. L’OMP est ainsi responsable de 4000 m² de surface répartis entre les divers observatoires et locaux techniques liés à l’activité scientifique.

Depuis 1996, le Syndicat Mixte du Pic du Midi est le nouveau concessionnaire de l’Observatoire. Il a en charge les infrastructures touristiques, techniques (station d’épuration sommitale, station de pompage, groupe électrogène), d’accès au site (téléphérique et gares) et de vie (chambres, locaux du personnel, salle de réunion). Ce qui représente également 4000 m² de surface.

Il existe une dernière concession au sommet qui est extérieur à l’Observatoire du Pic du Midi. Il s’agit du bâtiment interministériel, propriété de l’Etat, et géré par Télédiffusion De France. Ces bâtiments représentent 2000 m² de surface.

 

Protective designation 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
    Entity: 76
    Subentity: 3
    Version: 3
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 10:07:01
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Classement de protection

En 2003, le Pic du Midi devient «Site Naturel National Classé» au titre de la «Beauté de son Paysage». Ce titre, délivré par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, protège l’intégrité du panorama accessible depuis les terrasses de l’observatoire.

L’observatoire est engagé depuis 2007 dans une démarche de qualité environnementale volontaire afin de réduire ses impacts sur le milieu naturel. Il a ainsi obtenu la certification internationale «qualité, sécurité, environnement» via la norme ISO 14001.

Le Pic du Midi, est également le seul site touristique d’altitude à atteindre, par ses propres moyens, le niveau de sécurité exigé pour les établissement recevant du public. L’observatoire est certifié ISO 9001 Version 2000 en matière de sécurité, maintenance des infrastructures et accueil gestion du public.

En 2013, il reçoit le label de l’International Dark Sky Association pour sa Réserve Internationale de Ciel Etoilé (voir section «Contraintes liées à l’environnement» pour plus de renseignement).

 

Visitor facilities and infrastructure 
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    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 10:10:00
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Aménagements et infrastructures pour les visiteurs

L’observatoire s’est équipé pour accueillir en moyenne 100 000 visiteurs par an tout en préservant l’intégrité architecturale des lieux et son activité scientifique. Pour plus de détails, consulter les sections «Patrimoine matériel» , «Historique et développement» et «Intégrité et authenticité».

Fig. 45. Les terrasses du Pic du Midi en été. Les touristes de la journée ont accès aux 750 m² de terrasses, à l’espace muséographique
sous la coupole Baillaud et au restaurant sous le bâtiment Vaussenat (2013). Photo © Nicolas Bourgeois

 

Presentation and promotion policies 
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    Version: 3
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 10:10:54
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Politique et programmes concernant la mise en valeur et la promotion

Le Pic du Midi est considéré comme un haut-lieu et un géosymbole des Pyrénées, de l’aventure humaine et de la science. Pour cela, il est l’objet de plusieurs politiques de valorisation et de protection.

En 2010, le Pic du Midi est choisi pour faire partie des Grands Sites de la Région Midi-Pyrénées. Ce label valorise les sites naturelles, culturelles, architecturaux les plus emblématiques des de la Région.

 

Documentation

Photos and other AV materials 
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    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 10:12:50
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Documentation photographique et audiovisuelle

Un inventaire photographique du patrimoine du Pic du Midi est en cours de réalisation au sein de la société Ramond et de l’Obervatoire Midi Pyénées.

 

Most recent records or inventory 
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    Version: 4
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 10:13:50
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Dossiers ou inventaires les plus récents

Voir la partie «Patrimoine mobilier—petits instruments, livres, archives et photographies», qui traite des inventaires du patrimoine de l’Observatoire du Pic du Midi.

 

Bibliography 
  • InfoTheme: Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century
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    Version: 12
    Status: PUB
    Date: 2015-02-12 10:15:15
    Author(s): Nicolas Bourgeois

Bibliographie

Charlier B., Bourgeois N. (2013). «Half the park is after dark. Les parcs et réserves de ciel étoilé: nouveaux concepts et outils de patrimonialisation de la nature.» L’Espace Géographique, 42, 200–212.

Cortella P. M. (ed.) (2009), «Pic du Midi de Bigorre, portes ouvertes sur le futur.» Bulletin Pyrénéen, 239.

Davoust E. (2014), Pic du Midi, Cent Ans de Vie et de Science en Haute Montagne. Barcelone: MSM.

Dollfus A. (1961). The Solar System, Vol III, Planets and Satellites. Chicago: University of Chicago Press.

De Marco R. (1997). Le Pic du Midi, le Sommet Reconstruit. Mémoire de DEA, EHSS, Paris.

De Marco R. (2003). La Construction du Lieu à l’Époque de l’Utopie Véritable: Le Pic du Midi de Bigorre. Pour une Connaissance Sensible et Faisable du Lieu et du Paysage. Thèse de Doctorat, EHSS, Paris.

Martin H. (1989). «Menaces sur le Pic.» Pyrénées Magazine, no. 1, 16–27.

Sanchez J. C. (2014). Le Pic de Bigorre et son Observatoire. Paris: Cairn Editions.

Terrancle P. (1995). «Pic du Midi, voyage à l’intérieur d’un mythe.» Pyrénées Magazine, no. 37, 20–35.

Terrancle P. (1997). «Pic du Midi, le grand projet.». Pyrénées Magazine, no. 54, 58–73.

 

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    Astronomy from the Renaissance to the mid-twentieth century

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